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Le dépistage du cancer colorectal : l’importance du message délivré par les médecins généralistes

14/10/2021

Dr Bernard Delhougne, Dr Damien Dresse,  Dr André Frère, Dr Vinciane Ledouble
 
4ème cancer le plus fréquent en Belgique, le cancer colorectal (CCR) concerne plus de 9.000 nouveaux cas chaque année. Il représente la 2ème cause de décès par cancer. Une personne sur 20 sera concernée un jour par cette maladie. Si le taux de guérison est supérieur à 90% en cas de détection précoce de la maladie, la survie globale à 5 ans est de 70,5% chez les hommes et 69,7% chez les femmes.
 

En pratique: quel dépistage, pour qui et comment?

Si les symptômes de la maladie vous sont bien connus (modification du transit, sang dans les selles, douleurs abdominales, sensation de vidange rectale incomplète, perte de poids, etc.), ceux-ci signent déjà une maladie avancée. Le dépistage doit donc se situer en amont chez des sujets asymptomatiques !
La maladie posant un réel problème de santé publique, des stratégies de dépistage organisé sont en place depuis plusieurs années. Ce test de dépistage est proposé gratuitement, tous les deux ans, aux hommes et aux femmes âgés de 50 à 74 ans asymptomatiques, sans facteur de risque particulier. Il leur est proposé de réaliser un test immunologique de recherche de sang occulte dans les selles (iFOBT pour Immunological Faecal Occult Blood Test) (Figure 1).
 
La sensibilité de ce test pour diagnostiquer un cancer est de 65 à 70%. En cas de test positif, une colonoscopie optique (C.O.) classique est indiquée et à réaliser dans le mois.
Afin d’avoir un impact réel sur la réduction de mortalité liée au cancer colorectal, il faut au minimum que 50% de la population soit dépistée. Malheureusement, entre 2009 et 2015, le taux de participation était bas (environ 10 %), variable d’une région à l’autre en Belgique (Figure 2).
Avec la pandémie du Covid 19, un recul de 24% de la participation est à constater par rapport à 2019.
Un réel effort d’information doit donc être réalisé chez nos patients afin d’améliorer le taux de participation au dépistage et de permettre de détecter la maladie à un stade précoce.
Les personnes symptomatiques ou ayant des antécédents personnels ou familiaux doivent faire l’objet d’un suivi spécifique et ne sont pas concernés par ce dépistage systématique.
La colonoscopie virtuelle est également une des techniques de dépistage du colon. Elle constitue une alternative à la C.O. dans des situations particulières : C.O. incomplète, contre-indication à la C.O. (comorbidités compromettant la sécurité de la C.O.), dépistage de lésion synchrone et bilan d’extension d’une tumeur infranchissable en C.O., refus de C.O., etc. Elle ne constitue pas un examen de dépistage chez les patients à risque élevé de cancer colorectal (facteurs génétiques, antécédents personnels ou familiaux, patient symptomatique, MICI, test iFOBT positif).
Les stratégies de dépistage de demain consisteront probablement en la détection précoce, sanguine ou fécale, d’autres marqueurs spécifiques tels l’ADN, le micro-ARN, les protéines circulantes, etc. De nombreux essais sont en cours.
 
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